Dès 1825, l’industrie de la chaussure représente le secteur manufacturier le plus important de Montréal. En 1852, la ville compte 409 bottiers et cordonniers. Entre 1849 et 1870, le métier se transforme rapidement sous l’impulsion de la mécanisation. Plusieurs usines se développent sur le territoire montréalais et le Centre-Sud n’échappe pas à ce phénomène. Des entreprises comme Dominion Rubber, Eagle Shoe et Aird & Son vont ainsi employer des milliers d’ouvriers et ouvrières du quartier.

 

Gravure de l’usine MacFarlane Shoe Company, vers 1909
Montreal the Imperial City of Canada : The Metropolis of the Dominion, The Trade Review Company, 1909, Écomusée du fier monde

 

L’entreprise MacFarlane Shoe Co. était située au 92, rue Beaudry de 1907 à 1915. Elle partage alors le bâtiment avec d’autres entreprises du secteur de la chaussure.

 

 

Couvre-chaussures et boyaux en caoutchouc fabriqués par la Dominion Rubber Co.
vers 1900

Écomusée du fier monde

 

Fondée en 1854, la Dominion Rubber Company sera parmi les premières manufactures de caoutchouc en Amérique du Nord. Son nom d’origine est Brown, Hibbard, Bourn and Company. Proposant un produit d’avant-garde, la compagnie se démarque rapidement sur le marché international. Reconnue d’abord pour ses couvres-chaussures, elle diversifie sa production par la fabrication de courroies, boyaux d’incendie, pneus de bicyclettes et ressorts en caoutchouc.

 

 

 

Publicité de chaussures de modèle Kedettes fabriquées par la Dominion Rubber Co. 
Revue Moderne, Printemps/été 1939, Écomusée du fier monde

 

 

Les femmes représentaient la majorité des ouvrières de Dominion Rubber, en plus d’être la clientèle cible d’une grande partie des produits de cette industrie.

 

Étiquette en métal de la compagnie Eagle Shoe, vers 1910-1930
Écomusée du fier monde

 

L’entreprise Eagle Shoe s’installe sur la rue Beaudry en 1910, dans un bâtiment industriel existant. Elle connait une expansion rapide et construit un nouveau bâtiment de quatre étages sur la rue de la Visitation en 1918 et construit un nouvel immeuble de quatre étages sur la rue Beaudry en 1929.

 

 

 

 

Une semelle en cours de fabrication, portant l’étiquette de Eagle Shoe sur le talon
Écomusée du fier monde

 

 

L’entreprise Eagle Shoe fabrique d’abord des souliers pour hommes, femmes et enfants. Par la suite elle se spécialise dans la fabrication de chaussures pour les pompiers et les policiers montréalais. Elle cesse ses activités à la fin des années 1960.

 

 

Objets divers employés dans la découpe du cuir, XXe siècle
Écomusée du fier monde

 

Le taillage du cuir est la première étape entrant dans la fabrication des chaussures. L’usage d’un couteau et d’un compas permet de tracer le contour des patrons dans les pièces de cuir afin de les préparer aux étapes d’assemblage.

 

Emporte-pièce en fonte pour la découpe des talons ; supports de travail en acier pour banc de cordonnier et formes à souliers
Écomusée du fier monde

 

Les outils en acier sont d’abord associés à la production artisanale. Suite à l’industrialisation de la production, ces outils seront plutôt employés pour la réparation des chaussures dans les ateliers de cordonniers.

 

 

Paire d’embauchoirs en bois fabriquée par United Shoe Machinery Co. of Canada vers 1910 et embauchoirs en résine
Écomusée du fier monde

 

Située dans le quartier Maisonneuve, United Shoe Machinery Co. of Canada Ltd fabriquait des outils destinés à l’industrie de la chaussure. Les embauchoirs en bois servaient principalement à l’entretien des souliers de cuir afin de conserver leurs formes et de permettre leur séchage, après utilisation. Par la suite, des embauchoirs en résine les ont remplacés.

 

 

 

Trousse de nettoyage ayant appartenu à un cireur de chaussures ambulant,
date inconnue

Écomusée du fier monde

 

Outre la fabrication, il existait différents métiers liés à la chaussure, comme celui de cireur.

 

Diverses publicités de cordonneries du Centre-Sud, dans les années 1937-1938
Bulletin Paroissial Sainte-Brigide, 1937-1938, Écomusée du fier monde

 

À une autre époque, les cordonniers qui avaient pignon sur rue pour offrir un service d’entretien et de réparation de chaussures étaient beaucoup plus nombreux. Aujourd’hui, ce métier est presque disparu.